- | La promotion des logiciels libres à l'EPN d'Avoine
Nom de l'action
La promotion des logiciels libres à l'EPN d'Avoine
Territoire concerné par l'action
Local - bassin de vie de Chinon
Structures et acteurs impliqués
Réseau des Bibliothèques du Chinonais
Action toujours en cours ?
Oui
En quoi consiste l'action ?
Je suis responsable et animateur numérique dans un réseau de bibliothèques du territoire du Chinonais. J’exerce à l’Espace Public Numérique qui se trouve au sein de la médiathèque d’Avoine et je coordonne un autre EPN dans la bibliothèque de Chinon.
Dans ce cadre, je propose des programmations numériques pour tout public sur les deux EPN. Je forme également des collègues de la Communauté de communes aux outils bureautiques.
Enfin je gère tout le domaine numérique de l’EPN et de la bibliothèque : la gestion les liseuses, les tablettes tactiles, et le site internet des bibliothèques.
Les programmations tout public de l’EPN
Les ateliers sont ouverts au public et aux adhérents sans prérequis. On a des thématiques qui répondent à trois types d’actions du domaine numérique :
• Les animations qui permettent la découverte de la réalité virtuelle, de stop motion, de la vidéo, de la vidéo maping, de la programmation, du codage, etc.
• Les ateliers pour monter en compétences dans le numérique ; les pièges d’internet, la pollution numérique, utiliser les tablettes tactiles, les smartphones, les trucs et astuces d’internet, les QR, etc.
• Les FabLab (ateliers de fabrication) ; Ces sont des espaces de partages sur des connaissances numériques. On travaille sur l’impression et la modélisation 3D pour lesquelles on utilise principalement les logiciels libres.
Les logiciels libres
Une fois par an, l’EPN propose des « Install party ». Il s’agit d’une journée dédiée au remplacement de Windows par Linux sur les ordinateurs portables ou fixes. On met également en place des ateliers spécifiques aux logiciels libres, comme Gimp (retouches d’images), LibreOffice et d’autres logiciels libres.
Un logiciel libre est un programme qui peut être librement utilisé, modifié et redistribué par les utilisateurs. Il dispose des critères propres qui le différencie d’un logiciel propriétaire, à savoir :
- L’accès à son code source :
Si on en a les compétences, on peut y découvrir son schéma de fabrication, le but pour lequel il a été conçu et s’assurer qu’il ne comporte pas de mouchards. Par exemple sur Libre Office, il est possible de vérifier que le logiciel ne sert qu’au traitement de texte
- Son adaptation
Il est possible de modifier le schéma de fabrication d’un logiciel libre pour l’adapter spécifiquement aux besoins des utilisateurs qu’ils soient une entreprise ou une personne. Sur Libre Office on peut rajouter ou retirer des fonctionnalités et diffuser le logiciel dans toute la Communauté de communes.
- Le partage gratuit et légal
Pourquoi promouvoir les logiciels libres dans un EPN ?
Promouvoir les logiciels libres émane d’une volonté de proposer des logiciels performants à tous et ce, sans conditions de moyens. Il y a donc une dimension économique et éthique.
En effet, la grande majorité des logiciels libres est gratuite : on peut acheter un ordinateur vide, y installer Linux gratuitement et l’équiper de logiciels libres. A l’échelle d’une famille, et surtout d’une collectivité, les économies réalisées sont considérables.
L’approche éthique réside dans le fait d’aller vers des alternatives aux valeurs collaboratives, d’entraide au lieu de cautionner l’hégémonie des grosses firmes comme Microsoft. A mon avis, le domaine numérique est un des seuls champs d’action dans lequel il existe des alternatives éthiques.
Enfin, dans un contexte de sobriété écologique le choix des logiciels libres est à privilégier puisqu’ils permettent de garder un ordinateur jugé dépassé par Windows.
Quel en a été l'historique (origines, objectifs / intentions de départ, évolutions depuis le lancement, ...) ?
La volonté de mettre en place des ateliers de logiciels libres provient de ma sensibilité personnelle. J’utilise moi-même Linux depuis longtemps. Je suis un militant et, dans le cadre de mon travail, je transmets des valeurs d’éducation populaire. Je suis contre la division de deux mondes entre ceux qui ont les moyens de s’équiper en informatique et ceux qui n’en ont pas.
A mon niveau, je permets au plus grand nombre d’accéder à la même qualité numérique et populariser toutes les alternatives peu connues.
Quelles ont été les difficultés ou les limites observées
Linux a, malgré tout, ses limites notamment dans la compatibilité des jeux vidéo. Les éditeurs de jeux vidéo ne font pas de jeux pour Linux étant donné que 99% des ordinateurs sont sous Windows. Ce qui constitue un frein non négligeable.
Et puis on lutte complètement à contre-courant puisque l’achat d’un ordinateur est subordonné à l’achat de Windows. Demander à une personne de renoncer au système qu’elle a indirectement acquis avec l’ordinateur pour le remplacer par Linux, s’avère délicat. D’autant plus que, Linux étant peu connu, les gens pensent que ce doit être une configuration réservée aux informaticiens.
Le plus grand défi est de combattre le » formatage » des esprits, la considération négative qu’on porte, à tort et par méconnaissance, sur les versions libres des logiciels.
Qu'est-ce qui a marché ? Quels en sont les enseignements ? Quelles perspectives pour la suite?
Les gens, habitués aux logiciels de référence, peinent à croire qu’un produit gratuit puisse être l’équivalent d’un produit payant.
Il y a donc une démarche d’information et de pédagogie envers le public. La première étape est de prouver aux gens que leurs ordinateurs fonctionnent très bien contrairement à ce que leur fait croire Windows. La deuxième est de leur montrer que Linux est beaucoup plus simple d’utilisation que Windows ; pas de mise à jour, pas de maintenance, pas d’attaques virales.
Dès lors que le public est bien informé il accueille avec confiance le changement. Malgré tout, l’accompagnement à l’installation et à la configuration du système reste primordial si on veut que les gens emploient les logiciels libres de façon définitive. Dans la majorité des cas « essayer les logiciels libres c’est les adopter ».
Les perspectives pour la suite
On tient à pérenniser l’information et la transmission sur les logiciels libres.
Personnellement en qualité d’animateur, je me suis spécialisé dans la pédagogie en me servant du multimédia comme support de transmissions de valeurs éthiques. En effet de vastes champs du numérique sont encore à développer tels que l’écologie et la santé. Il faut donc poursuivre la sensibilisation sur la surconsommation, le gâchis, la place des écrans dans notre société, la sobriété numérique, etc.
Merci à Franck Clément
Responsable et animateur numérique du Réseau ds bibliothèques du Chinonais
